ACT – Conduite de l’Eglise

L’Eglise, Corps de Christ dont Il est le Chef et la Tête (Colossiens 1.18), est une entité visible et cohérente qui demande une conduite inspirée par les principes du Royaume de Dieu, mue par l’onction et la pleine assistance de la personne du St-Esprit. Cette conduite par le service, inspirée encore par l’autorité de Christ déléguée à ses ministres est, elle aussi, caractérisée par sa dimension de Corps, celle d’un corps pastoral nommé souvent « collège d’anciens » (ou « presbytère »), comme la Bible nous le décrit à maintes reprises (Actes, épîtres de Paul, Tite 1.5ss, etc…)

Une assemblée peut donc être aussi conduite avec la responsabilité (oui, seule) des anciens.

A ce sujet, l’apôtre Pierre marque l’importance de la qualité de « berger » des anciens lorsqu’il exhorte aux anciens, lui-même « ancien » parmi eux (et pourtant apôtre de Jésus-Christ !) : « Paissez le troupeau de Dieu » (1 Pierre 5.1ss). Et ces anciens sont directement appelés à être des « modèles du troupeau » (v. 3), car directement liés et dépendants du « Souverain Pasteur » (Jésus-Christ le Bon Berger, v. 4).

Si l’anciennat est clairement qualifié de « charge » (1 Timothée 3.1) avec le même service que la vocation pastorale, il n’est cependant pas faux de remarquer que cette dernière se retrouve effectivement moins mentionnée dans les Ecritures. Il faut bien reconnaître que le terme « pasteur » y apparaît que très peu à comparer du terme « d’ancien ». C’est dire aussi l’importance de cette charge mentionnée plus souvent dans les écrits néo testamentaires, et renforcée par son pluriel répertorié lui aussi plus souvent dans ces mêmes écrits ! Oui, le corps pastoral représenté aussi par l’anciennat comme charge est important dans la conduite de Son Eglise.

Pour la vocation pastorale, le passage retenu est bien entendu celui d’Ephésiens 4.8ss.

Il est question ici des dons (« doma » en grec) de Christ faits à l’Église pour que les saints exercent en fait, eux-mêmes (!), le… ministère !

On les nomme encore (et souvent à tort !) les 4/5 ministères. Ceci est probablement dû au fait qu’un pasteur salarié l’est pour, selon la formule connue, « exercer le saint ministère », donc pour fournir quelque chose (!). Si ceci est en partie vrai, ces « dons-doma » d’Ephésiens 4 sont donnés à l’Église pour avant tout… mettre au travail les saints (les croyants engagés), afin qu’eux-mêmes se mettent (enfin !) à exercer le saint ministère ! (relire attentivement Ephésiens 4.8-16 qui est on ne peut plus explicite à ce sujet). On peut donc en déduire que ce sont véritablement les saints qui en fait sont… les saints ministères, pour exercer le saint ministère !

Cette approche biblique doit remettre évidemment et urgemment en question notre culture et tradition ecclésiales marquées encore, hélas, par la tradition de l’église catholique romaine. Celle-ci sépare le peuple du clergé, ce dernier appelé seul à l’honneur de l’exercice du ministère face au peuple, ce qui est bien entendu une erreur doctrinale fondamentale. En réalité et bibliquement déclaré, la nouvelle naissance fait de nous toutes et tous des prêtres(esses) engagé(e)s dans le saint sacerdoce royal et universel (lire 1 Pierre 2.1-10 ; Apocalypse 1.5b-6, 5.8-10). A noter encore – et pour éviter tout malentendu – que « ministère » est un bien grand mot pour… le diaconat. Ministères et diacres sont toujours (!) le même terme en grec (« diakonia » ayant donné « diaconie »).

Finalement, si les 4/5 vocations d’Ephésiens 4 sont données par Christ à l’Église pour l’édification de tous par les saints dans et pour l’assemblée en exerçant le ministère-service, il est clair que la vocation pastorale-enseignant (« pasteurs, docteurs ») est généralement reconnue comme la plus appropriée pour conduire l’église locale, mais avec (!) le soutien des anciens.

Nous pouvons ainsi apprécier à juste titre le pasteur comme étant un « ancien parmi les anciens » (cf. 1 Pierre 5.1ss), avec la différence d’un appel vocationnel de Dieu sur sa vie pour être un « don-doma » (litt. « cadeau ») donné de Christ Lui-même à l’église… pour mettre les Rachetés de l’assemblée… au travail ! (Ephésiens 4.12 : « pour le perfectionnement des saints, en vue de l’œuvre du ministère pour l’édification du corps de Christ, jusqu’à… » !).

La charge d’ancien, elle, ne bénéficie pas d’un appel particulier dans le sens vocationnel du terme du fait que c’est une « charge » prise honorablement et volontairement (rappel ici d’1 Timothée 3.1) pour paître et prendre soin du troupeau (tout comme pour le « pasteur-don » d’ailleurs… !), sans vouloir ici être réducteur par rapport à la vocation pastorale du « berger-pasteur-docteur » d’Ephésiens 4.

On reconnaît généralement que le mandat d’anciennat est plus facilement « déposable » que l’appel vocationnel du pastorat. Une charge d’ancien peut être logiquement plus facilement déposée que l’appel vocationnel d’un pasteur donné par Christ Lui-même comme « don-doma » de toute sa personne à Son église selon Ephésiens 4 comme on vient de le voir… C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les anciens peuvent souvent être nommés pour une certaine durée dans leur charge exercée au sein de « leur » église alors que le mandat pastoral est généralement compris pour être exercé sur un long terme, voire toute une vie – et pas forcément ad aeternam dans la même bergerie – appel vocationnel oblige !

Finalement, sur les 3 autres « dons-doma » pour les « apôtres, prophètes, évangélistes », l’apôtre, tout en étant intégré comme les autres « dons-doma » dans une église locale, a un rayonnement plus grand que « son » église locale. Nous observons effectivement que Paul, tout apôtre qu’il était, était bien intégré et redevable de son service apostolique à l’église locale d’Antioche ! (voir Actes 14 et passages parallèles). Ceci est aussi et logiquement valable pour le « prophète » et « l’évangéliste » qui, de par leur appel vocationnel, « rayonneront » bien au-delà de « leur » église locale.

Il est donc question ici « d’équipes ministérielles » extra locales (une qualification donc à revoir en lumière de ce que nous venons de développer, même si les « dons-doma » d’Ephésiens 4 exercent eux aussi, dans une bonne mesure, le service ministériel…), point intéressant et en réflexion au sein de la Pastorale de notre Union des Églises évangéliques de Réveil de Suisse.


En cliquant sur les titres ci-dessous, vous pouvez lire ou relire les blogs ACT parus antérieurement :