Une leçon de grammaire biblique

Aimez-vous la grammaire ? Ce n’est peut-être pas la meilleure question à poser pour débuter un article. Néanmoins, nous avons tous des souvenirs de règles de conjugaison, d’accord ou de syntaxe. Nous avons appris plus ou moins durablement ce que sont les conjonctions de coordination ou les compléments… Quel est le rapport de ces choses avec la Bible ? Si les Écritures respectent grammaire et orthographe, elles nous enseignent également une grammaire spirituelle simple, mais d’une importance fondamentale.

Plus précisément, nous allons parler de prépositions. Ce sont des mots courts de deux à quatre lettres. Ils servent à marquer le lien de dépendance entre deux mots au milieu desquels ils s’intercalent. Il en existe plusieurs dans les Écritures. Ils ne sont pas anecdotiques, au contraire, ils qualifient notre relation de dépendance à l’égard du Seigneur. Nous allons voir comment ils nous relient à Dieu.

Nous allons considérer les prépositions suivantes : de, en, pour, avec, sur, par. Chacune décrit une situation particulière de notre relation avec Dieu. Ensemble, elles forment une séquence dont nous devons respecter la logique et l’ordre si nous voulons réussir dans ce que Dieu nous permet d’entreprendre pour lui.

« de » fait référence à la source de nos projets. S’il n’est pas exclu que nous présentions des requêtes à Dieu, il est bon d’avoir la conviction que Dieu est à l’origine des projets de notre vie ou qu’il les valide. Savoir qu’une chose vient « de Dieu » rassure, car il connaît et contrôle toute chose, et nous croyons que sa volonté s’accomplira.

« en » rappelle notre position « en Jésus-Christ ». Rien ne peut être conçu ou entrepris dans la vie chrétienne sans partir de cette position. Autrefois, nous étions sans Dieu et loin de lui. Puis, dans sa grâce, en réponse à notre foi, il nous a placés « en Jésus ». « Si quelqu’un est en Christ… » (2 Cor. 5 :17) devient le point de départ, la condition fondamentale de tout développement de notre vie chrétienne. « En lui », nous sommes élus de Dieu (Éph. 1.4), rachetés par son sang (1 :7), devenus héritiers (1 :11) et scellés du Saint-Esprit promis (1 :13), ressuscités et assis dans les lieux célestes (2 :6).

Veillons à affermir notre position « en Jésus », car d’elle, découlent toutes les bénédictions spirituelles dans les lieux célestes (1 :3). Que tous nos projets soient enracinés « en Christ », dans la prière, la foi, l’amour.

« pour » : bien établis « en Jésus », qu’en est-il de nos motivations ? Que ce soit dans nos prières, notre service dans l’église, notre travail, nos projets personnels, de quelles intentions sommes-nous animés ? Quels buts poursuivons-nous ? Demandons-nous quelque chose à Dieu pour satisfaire des envies charnelles, égoïstes (Jacq. 4 :3) ? Ou désirons-nous poursuivre ardemment son plan pour nos vies et son Royaume (Ps. 45 :2) ? Nous engageons-nous dans un projet sans but précis ou cherchons-nous à atteindre un objectif clairement défini par le Saint-Esprit (Phi. 3 :14) ?

Quand nos buts et nos motivations sont clairs, non seulement nous sommes efficaces (1 Cor. 9 :26), mais en plus nous avons une grande assurance lorsque nous nous présentons devant Dieu (1 Jn. 5 :14) ou même devant les hommes (Néh. 1 :11).

« avec » : qui conduit notre marche ? Jésus est-il notre partenaire de chaque instant et de chaque décision ? Vouloir faire quelque chose « pour » Jésus, c’est une bonne chose, mais le faire sans lui, c’est se mettre en danger. Pierre affirmait qu’en toute situation, « Dieu était avec (Jésus) » (Act. 10 :38). À plus forte raison, avons-nous besoin d’être « avec » lui : dans notre vie quotidienne, à la manière d’Énoch marchant « avec Dieu » (Gn. 5 :24), ou dans notre service : « nous sommes ouvriers avec Dieu » (1 Co. 3 :9).

Jésus a dit : « je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt. 28 :28) ; cela s’accomplit par son Esprit demeurant « avec nous » éternellement (Jn. 14 :16-17). La vie chrétienne conduite par l’Esprit est un apprentissage permanent, c’est aussi l’aventure spirituelle la plus extraordinaire.

N’entreprenons rien sans être convaincus que Jésus est avec nous, nous donnant son aval, sa force, ouvrant et fermant les portes, et que nous sommes avec lui, marchant à sa suite, dans son temps, selon sa volonté et non selon nos forces ou nos plans.

– « sur » : parce qu’en bien des occasions, tout en étant dans la volonté de Dieu, nous allons nous retrouver exposés et vulnérables, nous devons apprendre à nous appuyer totalement « sur » lui. Pensez à Pierre, ayant travaillé la nuit entière et revenant bredouille. Malgré tout, il était encore prêt « sur » la parole de Jésus à lancer de nouveau son filet (Luc 5 :5). Nous nous appuyons « sur » le Saint-Esprit (Act. 14 :3). Il est notre soutien en toute situation.

– « par » : dernière étape à valider, avançons-nous « par » Christ ? Il est question de la mise en œuvre d’une décision, d’un projet. Nous connaissons ce verset : « Ce n’est ni par la puissance ni par la force, mais c’est par mon esprit, dit l’Éternel des armées » (Za 4 :6). « Par mon Esprit » parle de la force, de la sagesse, de la patience que Christ nous donne dans l’accomplissement des projets de Dieu. Nous ne cherchons pas à agir avec nos moyens, nos ressources, notre expérience, mais « par » l’Esprit du Seigneur.

Ces six prépositions (de, en, pour, avec, sur, par) évoquent notre dépendance à l’égard du Seigneur. Ce sont des petits mots, mais ils en disent long sur la manière dont nous menons notre vie chrétienne. Dans chaque étape d’un projet, de sa conception à sa réalisation, soyons sûrs de valider chacun d’eux :

  • La source : ce projet est-il « de Dieu » ? A-t-il son aval ?
  • Suis-je bien « en Christ » dans cette orientation ?
  • Mes motivations sont-elles « pour Christ » ?
  • Christ est-il « avec » moi dans ces choix ?
  • « Sur » qui suis-je en train de m’appuyer ?
  • « Par » quelle force, ce projet avance-t-il ?

Veillons aussi à respecter la séquence : faire quelque chose « par l’Esprit du Seigneur » sans partir de notre position « en lui » et avoir validé les étapes suivantes n’est qu’une prétention. Ne prenons pas le risque de faire l’impasse sur l’un d’entre elle.

La grammaire biblique est simple, appliquée à notre vie de tous les jours, elle sera d’une grande aide.