Un enfant nous est né !

L’année 1989 a marqué un tournant dans votre vie. Tout particulièrement le 11 janvier 1989 qui a été le plus beau jour de notre vie, pour mon mari et moi. Ce jour-là est né notre fils Yohan (qui signifie «Dieu a fait grâce »). Certains diraient qu’il n’y a rien d’exceptionnel. Tout le monde est ému à la naissance de son premier enfant mais pour nous, c’était différent.

Mon mari Daniel, à l’âge de 21 ans, s’est vu diagnostiquer une tumeur sur l’hypophyse. Celle-ci compressait le nerf optique. Les chirurgiens ont alors ôté l’hypophyse, la glande « chef d’orchestre » de toutes les autres et les médecins ont prescrit à Daniel des substituts à vie pour faire fonctionner ces glandes. De plus, ils lui ont annoncé qu’il ne pourrait jamais avoir d’enfant.

Quand nous nous sommes fréquentés c’est la première chose qu’il m’a confié mais je savais, au fond de moi, que c’était le mari que Dieu m’avait choisi et qu’il me donnerait la force d’assumer ce manque. Dieu en avait décidé autrement.

Trois ans après notre mariage, au retour d’un voyage humanitaire en Roumanie, je me suis rendue chez mon gynécologue pour un contrôle médical de routine. Quelle surprise de découvrir que je suis enceinte depuis un mois. L’endocrinologue refait alors des examens et nous dit : « vous appelez cela un miracle et nous, nous plaçons cela dans les statistiques que la médecine ne peut expliquer ».

Avant la naissance de l’enfant, sans même savoir si ce serait un garçon ou une fille, je cherchais des prénoms et leur signification dans un dictionnaire biblique. Je tombe sur « Yohanan », « Jean », qui signifie « Dieu a fait grâce ». A ce moment-là j’ai été visitée de la tête au pied et c’est comme si Dieu me disait : « Ce sera un garçon et tu l’appelleras Yohan ».

S’ensuivent des années difficiles. Yohan est dissipé à l’école, parfois turbulent ce qui nous a souvent inquiété. Cependant, la foi a toujours été notre appui et nous avons persévéré dans la prière. A l’âge de 14 ans il fait face à ces propres choix, dont celui de quitter l’Eglise. Et un jour j’ai eu l’impression que le Seigneur me demandait : « Arrête de lui parler de moi, mais parle-moi de lui ».

Yohan se convertit finalement à l’âge de vingt ans. Quelques temps plus tard son amie décide à son tour de suivre Jésus à la suite d’une campagne d’évangélisation avec Frank Alexandre. Le jeune couple se marie et part suivre des études en théologie dans une école biblique au Canada pendant trois ans. Maintenant ils sont les heureux parents d’une petite fille.

C’est extraordinaire de voir une nouvelle génération arriver alors que sans ce miracle, la génération précédente ne serait pas. Notre fils est une grâce imméritée. Gloire à Dieu ! Il est grand et nos vies sont dans sa main.

Michèle NICOLLE
Décembre 2019