
La Parole de Dieu n’est pas liée
Pour plusieurs, les mois écoulés sont synonymes de contraintes, d’inquiétudes, de douleurs, de séparation, de solitude, de reports…
À bien des points de vue, nous avons l’impression d’avoir comme été liés, entravés ou empêchés dans notre liberté de travailler ou de nous assembler librement pour célébrer le Seigneur.
Je veux alors affirmer que quelles que soient nos situations personnelles, nos possibilités, ou nos impossibilités, quelles que soient les contraintes, les restrictions, les empêchements… « la parole de Dieu n’est pas liée ». Ce sont les mots de l’apôtre Paul que je veux proclamer avec foi sur nos vies.
La parole de Dieu n’est pas liée par les restrictions
C’est de prison que Paul écrit ces mots. Les conditions de captivité sont sévères. Mise à part Luc, demeuré à ses côtés, il est seul. De plus, il est enchaîné, « lié comme un malfaiteur ». Que peuvent craindre ces romains de cet homme âgé au point de le lier ainsi ? Pensent-ils qu’en le restreignant, ils empêcheront la diffusion de son message ?
Paul affirme alors ceci : « je souffre jusqu’à être lié comme un malfaiteur. Mais la parole de Dieu n’est pas liée »
Dans ces temps compliqués, nous pouvons nous sentir seuls dans notre foi, ou comme liés, empêchés, restreints. Rappelons-nous alors qu’importe les circonstances, les contraintes, la parole de Dieu ne sera jamais liée. Aucune domination, aucune politique, aucune frontière, aucune armée, aucune police, aucune persécution, aucune prison, aucune chaîne, aucune religion, aucune technologie, aucune épidémie n’a pu et ne pourra la lier.
La parole de Dieu n’est pas liée dans nos vies
Ne nous laissons pas à penser que les événements présents vont anéantir les projets de Dieu pour nos vies et nos familles.
Nous avons été éprouvés dans notre foi et notre relation avec le Seigneur. Nous étions comme sans paravent, seuls face à Dieu, dans la réalité de notre foi en lui. Nous avons alors réalisé l’importance d’une vie spirituelle personnelle entretenue et régulière.
Dans cette intimité, la parole de Dieu n’est pas liée dans nos vies. Elle nous garde dans la foi, et nous permet de grandir. Elle agit dans la vie de nos proches, à commencer par nos enfants. Elle accomplit des miracles au sein de l’adversité, de la douleur, de l’enchainement, et nous voyons comment Dieu fait des distinctions entre son peuple et ceux qui le repoussent.
La parole de Dieu est liée quand nous la lions
La parole de Dieu n’est pas liée par les restrictions ou les persécutions. Elle le devient lorsque nous la limitons. Nos peurs, notre incrédulité, nos compromissions avec le monde : c’est cela qui lie la parole de Dieu ; pas les chaînes, mais notre cœur.
Si je ferme mon cœur à la parole de Dieu ou à son Esprit, si je pense que Dieu ne peut rien pour moi dans cette situation, alors je lie sa parole et je la rends inefficace.
La parole de Dieu est l’épée de l’Esprit, elle est vivante, tranchante, pénétrante. Rien ne peut lui résister lorsqu’elle est maniée dans la foi et l’amour. Elle tranche les liens, elle renverse les oppositions, elle repousse les ennemis. Elle nous rend plus que vainqueurs. Elle est l’arme incomparable.
Mais si nous laissons tomber cette épée à terre. À quoi servira-t-elle ? Et avec quoi pourrons-nous nous défendre ? Nous ne serons plus que des victimes captives de l’ennemi.
En revanche, quand nous la tenons en main, nous sommes libres en toutes circonstances.
Que Dieu nous garde de lier sa parole !
La parole de Dieu est liée quand nous ne sommes plus captifs de Christ
La parole de Dieu n’est pas liée par les restrictions, les persécutions, mais lorsqu’il n’y a plus de témoins captifs de Jésus-Christ.
Paul a souvent porté les chaînes. Prêcher la parole l’y exposait. C’est vrai qu’à Rome, ces chaînes lui pesaient lourdement. Elles étaient celles que l’on passait aux poings et aux chevilles des malfaiteurs.
Malgré tout, il ne s’aigrissait pas : il les supportait. Il écrit même qu’il supportait tout à cause des élus. Il acceptait donc les chaînes comme une partie incontournable de son ministère, même s’il eut préféré qu’on les lui enlève.
Mais il était d’autres chaînes invisibles qu’il portait depuis longtemps, et dont il ne voulait pas être libéré ; celles de la captivité de Christ.
S’il arrivait que Paul soit prisonnier des hommes, il était avant tout prisonnier de Christ, dans les chaînes de l’apostolat. Ces chaînes n’étaient pas faciles à porter, mais la grâce du Seigneur était avec lui pour les supporter, et lui permettait de goûter à la puissance de la parole de Dieu.
Si nous ne sommes pas captifs de Christ, nous lions la parole de Dieu. Elle est sans force ou plutôt nous l’utilisons à la manière de Pierre dans le jardin tranchant l’oreille de Malchus : nous blessons ceux à qui nous parlons. Elle n’est plus l’épée de l’Esprit, mais celle de la chair.
Quand nous nous rendons captifs de Christ et de son appel, nous acceptons qu’il lie notre chair, notre volonté, nos désirs. En faisant cela, nous permettons alors à l’Esprit de Dieu d’agir en nous et à travers nous, et la parole devient l’épée de l’Esprit.
Tant que je ne suis pas lié par les liens de l’Esprit, la parole de Dieu est liée en moi.
Quand je me soumets à Christ et prends son joug, ma chair est liée, mais la parole de Dieu est déliée.
Croyons donc qu’aucune contrainte ne pourra lier la parole de Dieu. Elle sera toujours puissante pour agir bien au-delà de tout ce que nous pouvons penser.
Mais surtout, veillons à ce qu’elle ne soit pas liée par notre incrédulité, nos peurs, nos compromis ou par notre chair ou notre manque d’obéissance.
Que la parole de Dieu soit puissante dans nos vies.
Franck Lefillatre