Comment Dieu m’a conduite là où je suis…

Je suis née il y a presque 37 ans dans un petit village du Sud-Ouest de la France, au cœur des Pyrénées, près du Pays basque à quelques pas de la frontière espagnole. Dans la belle ferme de mon père, qui était agriculteur, j’ai eu le privilège d’être élevée, avec ma sœur, au cœur d’une famille chrétienne depuis plusieurs générations. Pour vous situer le contexte, dès ma petite enfance, on m’a enseignée au sujet de la sainteté de Dieu, de Sa perfection, de Sa justice et de la rigueur de Ses exigences. Pour en rajouter, l’accent était mis sur les réalités de l‘enfer et de la mort éternelle. Un peu lourd, me direz-vous ! Mes parents étaient en effet rattachés aux assemblées darbystes, qui, bien plus qu’une dénomination, sont une « culture » à part entière. J’ai donc développé très jeune la crainte de Dieu, une crainte qui confinait même à la peur. Pourtant, il faut le dire, dans mon enfance, les graines précieuses de la foi en la Parole de Dieu ont été déposées dans mon cœur. C’est aussi dans cette église, où l’on pratiquait le chant à quatre voix et sans accompagnement instrumental que, dès que j’ai su lire, j’ai pu commencer à développer mon oreille musicale, aidée du recueil de cantiques que nous utilisions.

Que me manquait-il donc à cet univers d’insouciance ? Hélas, on ne m’a que rarement parlé d’autres facettes importantes de notre foi comme le cœur du Père, la vie abondante qu‘Il réserve à ceux qui Lui appartiennent, le Saint-Esprit.

Autour de moi, je voyais les chrétiens s’efforcer de plaire à Dieu, en se pliant à toutes sortes de règles, mais la joie et la paix que la foi était censée procurer leur manquaient cruellement. Tout cela me donnait davantage envie de m’enfuir que de m‘approcher de Dieu ! Je garde ainsi le souvenir d’une éducation marquée par une suite d’interdictions et d’obligations, sans trop d’explications, outre que « C’est bien », ou que « Ce n’est pas bien ». Toutefois, je dois avouer n’avoir pas été malheureuse pour autant, car cela a eu le mérite de me préserver de beaucoup de dangers et de tentations.
C’est à l’âge de onze ans que le message de l’Evangile a pris vie pour moi, et que j’ai clairement saisi qu’il y avait deux chemins : d’un côté, celui qui menait à la vie éternelle, par Jésus, le Fils de Dieu et, de l’autre, celui qui menait à la mort éternelle, sans Dieu. C’était le moment du choix, car ni la foi, ni l’éducation de mes parents ne pourraient me garantir le salut.

Que faire ? Au fond, je n’avais pas envie de devenir chrétienne et ne voulais surtout pas ressembler aux chrétiens que je voyais autour de moi. Tant bien que mal, j’ai essayé de faire comme si rien ne s’était passé, mais quand on entend la voix de Dieu résonner dans notre cœur, quand notre esprit a été éveillé, on ne peut se taire ! Patiemment, le Seigneur m’a poursuivie jusqu’à mes quinze ans, quand subitement mon père est décédé. Dans ma douleur, un jour, seule dans ma chambre et ressentant mon profond besoin de Dieu, j’ai fini par capituler, demandant à Jésus de me sauver. Quelle expérience, ce premier pas sur mon chemin dans la vie chrétienne !

Il restait cependant du chemin à parcourir, car je n’arrivais pas à me débarrasser de la crainte qui m’habitait : Dieu continuait à me faire peur et je ne me sentais pas pleinement heureuse ni épanouie.

A l’âge de 18 ans, je me suis retrouvée à l’université de Bordeaux pour faire des études de Littérature et de langues anciennes. J’ai rejoint un groupe GBU, c’est-à-dire un cercle d’étudiants chrétiens sur le campus. Ce fut une découverte, car évoluer avec des étudiants, tous issus de différents milieux chrétiens, m’apportait un enrichissement tout nouveau. C’est ainsi que j’ai commencé à vraiment me plonger dans la Bible, la lisant pendant des heures, dans ma petite chambre d’étudiante. La Parole devenant de plus en plus vivante pour moi, elle m’a aidée à mieux comprendre le caractère de Dieu.

Un jour, une amie qui fréquentait une église charismatique m’a invitée à la réunion du groupe de jeunes de son église. Nous nous sommes réunis un samedi dans l’appartement d’un couple de responsables. Après un temps de recueillement et d’écoute de Dieu, on entra dans un temps de louange spontanée avec le soutien du piano et de la guitare. Tout naturellement, cela ouvrit la porte à un temps de prière, puis de partage de la Parole de Dieu, sous l’inspiration du Saint-Esprit. A la fin de la réunion, fortement marquée par cette atmosphère céleste, nous avons partagé un repas très simple, dans la joie et la bonne humeur, le tout dans une ambiance conviviale, saine, sans moquerie ni jugement. J’avais enfin trouvé ce que je cherchais confusément : vivre dans la simplicité avec d’autres jeunes comme moi, remplis de la joie de vivre que je n’avais pas souvent discernée chez les chrétiens. Je voyais en eux cette passion et leur amour pour le Seigneur, cette flamme qui brûlait dans leurs yeux quand ils partageaient ce qu’ils vivaient avec Dieu. Tous cherchaient avec ferveur et avec sérieux une vie sainte dans le but d’impacter leur génération, s’attendant avec foi à voir Dieu agir.

J’ai vite compris, en relisant le livre des Actes, que ce feu était le même que celui qui avait transformé les disciples craintifs en apôtres audacieux lors de la Pentecôte. C’est ce qu’il me fallait. Assoiffée, je voulais aussi découvrir la personne du Saint-Esprit, méconnue à ce jour ! Progressivement, mon intelligence commença à s’éclaircir et à s’ouvrir. Puis vint le jour où je fus baptisée dans le Saint-Esprit et, dès lors, ma croissance fit un bond. Intégrée dans une église locale, voulant avancer avec Dieu, j’ai rejoint une formation à Jeunesse en Mission, d’octobre 2008 à mars 2009.

En 2009, une opportunité professionnelle à Genève s’est présentée pour travailler à la librairie chrétienne la Maison de la Bible.

Un soir de l’année 2010, cherchant une église, j’ai franchi pour la première fois la porte de l’EER. J’ai particulièrement ressenti la présence de Dieu dans ce lieu, ce qui m’a motivée à revenir et à m’établir dans ma nouvelle famille chrétienne. C’était un peu comme venir auprès de la cheminée d’un foyer, où le feu brûle de façon constante et rassurante, et autour duquel se rassemble la famille.

Ce n’est pas tout… C’est à l’Eglise de Réveil, dans le cadre du groupe de louange que j’ai eu le bonheur de rencontrer mon mari, Jeffree et ensemble nous servons à présent le Seigneur depuis plusieurs années au sein de ce beau ministère.

En février 2020, l’EER cherchait une nouvelle secrétaire à mi-temps, et c’est avec joie que j’ai saisi cette occasion d’apporter ma pierre à l’édifice en servant au bon fonctionnement administratif de l’église.

Dieu nous connaît parfaitement, Il nous connaît mieux que nous-mêmes, Il connaît le potentiel qu‘Il a placé en chacun de nous, et Il ne nous laisse jamais sans ressources pour accomplir la tâche qu’Il nous appelle à faire ! Tout ce qu‘Il fait est parfait en son temps. Parfois, Il nous fait prendre des chemins que nous ne comprenons pas. Il permet des choses que nous ne comprenons pas. Mais le Seigneur Jésus est pour nous, Il est toujours de notre côté ! Qui, mieux que Lui qui a tout connu, tout souffert, tout surmonté, étant pleinement un homme comme nous, pourrait être un allié pour nous ? PERSONNE ! Il nous entraîne à courir avec Lui. Depuis le jour où j’ai choisi de Le suivre, je ne l’ai jamais regretté. Bien continuer ma course, voilà mon objectif, jusqu’au jour où je me tiendrai devant Lui face à face. Ce sera si beau !

Merci de m’avoir lue,
Anne-Laure